Le 12 juin 1940, le front anglo-français est percé par les allemands, une majeure partie des 136 000 soldats anglais ainsi que des soldats français essaie d'évacuer le secteur de Dunkerque sous le feu ennemi. Mais 40 000 soldats anglais, des soldats polonais et des civils belges et français du nord de la France refluent sur St Nazaire pour embarquer dans les bateaux de l'opération d'évacuation anglaise "Ariel". Les paquebots civils britanniques utilisés pour le transport du Corps Expéditionnaire Britannique sont utilisés dans le cadre de cette évacuation.
Le paquebot britannique LANCASTRIA fait partie des 80 bateaux civils réquisitionnés et stationnés en rade de
St Nazaire. Le Lancastria est arrivé le 17 juin 1940 à 4 km de la côte, pour éviter de heurter une mine ou d'être attaqué par un U-Boot allemand.
La capacité de transport est de 3 000 passagers, les équipements de secours (gilets de sauvetage et bateau d'évacuation) sont prévus pour 2 200 passagers, malgré cela deux officiers de la marine anglaise donnent l'ordre au capitaine Sharp d'embarquer le maximum de personnes à bord, les livres de bord indiquent que près de 9 000 personnes (soldats anglais, civils) sont embarqués, c'est à tel point que personne ne peut plus bouger.
Vers 16h00, des bombardiers allemands Junker 88 attaquent la flotte au large de St Nazaire. Ils visent en priorité Le Lancastria qui est le plus gros navire de la flotte. Un des bombardiers largue 4 bombes de 500 Kg qui touchent le navire sur le pont. Le bateau s’incline brutalement et coule en 24 minutes.
Les destroyers britanniques, les chalutiers, les bateaux de servitude du port, un bateau des HSB (à l'époque et jusqu'en 1967, la SNSM s'appelait les Hospitaliers Sauveteurs Bretons) se portent au secours des survivants surnageant
entre les épaves et le mazout du Lancastria.
Ces rescapés sont débarqués à St Nazaire où ils sont soignés par les services médicaux militaires, renforcés par le personnel médical civil et des nazairiens venus aider jusque tard dans la nuit. 2477 rescapés peuvent retourner en Angleterre avant l'arrivée des troupes allemandes.
Le nombre exact des victimes du naufrage n'est pas connu, car cette catastrophe est la pire catastrophe maritime britannique de toute l'histoire et se déroule au même moment que la demande d'armistice française. Pour éviter d'accabler la population anglaise, Winston CHURCHILL classe secret l'ensemble des documents concernant cette catastrophe jusqu'en 2040. On estime tout de même le nombre de victimes entre 4 000 et 6 000. Des corps s'échouèrent de Noirmoutier à Piriac sur mer. L'information ne parut dans le New York Times et dans The Scotsman que le 26 juillet 1940.