En 1943, 18 maquis se constituent nord Loire, en Loire Inférieure (La Maison Rouge , les Touches, Rougé, Châteaubriant, forêt de Teillay, Nozay, Saffré, Nort-sur-Erdre, Blain, Guéméné-Penfao, Héric, Bouvron, Joué-sur-Erdre, Fay-de-Bretagne, Saint-Emilien-de-Blain, Notre-Dame-des-Landes, La Chevallerais, La Meilleraye-de-Bretagne), ils dépendent du maquis de Saffré. Huit de ses maquis dépendent du commandant YACCO (Briac LE DIOURON), qui est aussi un des adjoints du chef de l'Armée Secrète de l'Ouest (Général AUDIBERT). A ce titre, il détient une copie des consignes données par PARIS en cas de débarquement, cela lui permit d'aller demander des parachutages pour Saffré au Maquis de Saint-Marcel (le plus grand maquis de France).
Le maquis regroupe 310 hommes (160 hommes à la "ferme des Brées" servant de PC, 110 hommes du "pas du Houx", "La Volante" (20 hommes) chargée de la sécurité et 20 aviateurs récupérés). ils sont armés seulement de 60 armes composées de 11 fusils mitrailleurs, 24 pistolets mitrailleurs, une caisse de 35 grenades anglaises défensives, le reste étant composé de fusil anglais, de fusil de chasse et de pistolets.
Les hommes du maquis préparent le parachutage attendu en défrichant et en comblant les fossés du terrain dit « des Gouvallous », le terrain ainsi dégagé fait 1 800 m.
Malgré un encadrement de qualité, de nombreuses erreurs sont commises,: le 27 juin, deux miliciens viennent voir l'ébeniste de La Meilleraye en se présentant comme étant des maquisards en panne d'essence et obtiennent l'adresse de la ferme des Brées.
Le lendemain 1500 soldats allemands aidés de 600 miliciens attaquent en encerclant le maquis de Saffré. Ils utilisent entre autre un canon de 37mm. Les hommes armés sont désignés pour retarder l'ennemi pendant que les autres doivent fuir. Cette fuite est réalisée grâce à deux erreurs allemandes :
- Un convoi allemand se dirigeant vers "Le Pavillon" au Nord-Est de la forêt s'égare et prend la direction inverse, vers Joué sur Erdre.
- Un autre convoi qui devait se positionner au Nord-Ouest de la forêt, se perd sur la route "Saffré-Abbaretz", s'arrete au lieu-dit "La Maillère". Un officier descend et va demander son chemin à Monsieur Bommé, qui lui indiqua le chemin d'Abbaretz à l'opposé de la forêt.
Au maquis, après 2 heures de combat, 4 hommes sont tués au combat et 9 autres sont exécutés puis rendus impossibles à identifier. Ces treize hommes furent enterrés sur le site du maquis, l'un d'eux non identifiable, fut enterré dans le monument inauguré en 1950 par le général DE GAULLE.
Leurs noms :
Maurice Bourré, Jean CHATELIER, Georges CHAUMEIL, Albert CHAUVIN, Jean-Marie COUEDEL, Robert Geffriaud , Auguste GUIHENEUC, Félix GUILLET, Louis LOIZIEL, Joseph NAULEAU (fils), Paul ORIEUX, Baptiste RABIN, Françis RENAUD. (Robert Geffriaud sera longtemps « le maquisard inconnu »).
Pierre GAULTIER, après les combats de Saffré, on peut voir sur sa manche l'insigne du maquis
Les autres prisonniers sont emmenés au château de la Bouvardière, à Saint-Herblain. Le 29 juin, ils sont jugés rapidement, 27 sont condamnés à mort et fusillés dans le parc du château (un monument a été édifié sur le site de l'exécution), 26 autres sont condamnés à la déportation, 17 ne revinrent pas, 2 hommes sont internés à la prison Lafayette puis fusillés le 13 juillet 1944.
Noms des 26 déportés:
ROUQUIER ou ROUQUIE Louis, OLIVIER Marcel (Capitaine du S.N.UC) libéré des camps ; Commandant GLAGEAN Philippe, Sergent DUGAST, Capitaine DUBOIS ou DESBOIS dit « tracteur » évadés du convoi les emmenant en déportation ; AUBRY Jeanne, BILLOTEAU Léon (père et fils), GERGAUD Maria libérée à BELFORT grâce à un « malgré nous » Charles SCHLAGDENHAUFEN, dit "Charly" du service administratif de la prison de Nantes (il brula les dossiers dans une chaudière).
Nom des morts :
BEAUGEARD Yves, BILLOTEAU Léon (père), BILLOTEAU Léon (fils), DOUCET (DOUSSET) Étienne, EPAILLARD François, FOURNY Marcel, GERGAUD Clément, GODIN Jean, LEBORDAIS Raymond, LEGOFF Robert, LEPAGE Pierre, NAULEAU Joseph, ROUQUIER ou ROUQUIE Marie-Louise, TATTEVIN Maurice, TARRAS Jean, VALOTAIRE Pierre, VERGNEAU Édouard.
Les fusillés du 13 juillet 1944 : LEGENDRE Marcel, TEMPLE Jean.
Le parachutage eu lieu 29 juin au soir. Un seul avion (sur les six) largua ses containers, les allemands ignorants la lettre code. Les allemands profitèrent le lendemain des bénéfices de ce largage.