La percée d’Avranches qui permit la prise du pont de Pontaubault, le 30 juillet 1944, ouvre la porte de la Bretagne aux unités américaines. Les allemands eux, refluent vers les ports importants de Bretagne (Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire) qui sont érigés en forteresse suite aux ordres d’Hitler de les défendre jusqu’au dernière homme.
Le 4 août des chars du 4ème de cavalerie arrive à Fégréac pour traverser le canal de Nantes à Brest par le pont Miny, mais des pionniers allemands sont en train de finir de préparer sa destruction. Ils font sauter le pont à l’arrivée des américains. Avec l’aide de soldats d’infanterie, ils détruisent deux blindés U.S. et plusieurs véhicules d’escorte. Les chars américains reculent et le Major-Général Wood attend les ordres pour foncer vers Chartres. La poche de St Nazaire est constituée en enfermant environ 130 000 civils et 28 000 soldats allemands. Les limites de la poche sont principalement La Vilaine puis le canal de Nantes à Brest, puis la Loire.
Les résistants de Loire Inférieure sont mobilisés pour fermer la poche, pour cela ils créent des points fortifiés puis des fortins en bois servant de bunker contre les attaques allemandes. Ces fortins,
furent aménagés par les résistants utilisant les connaissances de chacun (électrisation par déviation des lignes électriques).
Le nord de La Vilaine est lui tenu par des FFI du Morbihan et par un groupe de gendarmes de Nivillac ayant passé la Vilaine avec des jeunes et des parachutistes français. Deux de ces FFI sont capturés par les allemands lors d’une incursion en Nord Vilaine. Le chef du maquis l’adjudant-chef LE DIAGON de la gendarmerie de La Roche Bernard fait informe le capitaine des allemands du secteur que les prisonniers allemands fait par les résistants seront traités comme les prisonniers fait par les allemands. Huit jours plus tard les allemands répondent par voies d’affichage : « Les hommes combattant devant les lignes allemandes habillés, soit en bleu de chauffe soit en kaki seront dorénavant considérés comme faisant partie d’une armée régulière ». Ceci constitue une des premières reconnaissances de la résistance par les allemands.
Le 14 octobre 1944, le général De Gaulle rassemble les résistants de l’Ouest sous les ordres du général de corps d’armée de LARMINAT. Il dirige les Forces Françaises de l’Ouest les FFO. Cet acronyme est traduit par les résistants comme Forces Françaises Oubliés, tellement ils manquent de matériel, certains hommes sont même chaussés de sabots. Les américains dont les dirigeants craignent une guerre civile menée par les communistes refusent d’armer les FFI, mais par contre les nourrissent abondamment et commencent à leur fournir des uniformes.
Le 26 octobre 1944, Le général CHOMEL arrive, la brigade Charles Martel de l’Indre le rejoint le 11 novembre, à Nantes pour prendre le commandement de la Loire Inférieure. Les FFI du département voient
arriver ses soldats de façon négative, anciens soldats d’actives de 1940 qui sont restés parfois soldats sous le régime de Vichy. Ils les appellent les Naphtalins car, pour eux, leur uniforme est resté au placard pendant l’occupation et se sont des résistant de la dernière heure. Les nouveaux régiments arrivant sont le 8ème cuirassier, le 32ème Régiment d’Infanterie, le 27ème Régiment d’Infanterie et du 17ème Bataillon de Chasseur à Pied. Ces régiments constitués sous la forme militaire vont petit à petit incorporer les anciens FFI, pour faire disparaitre ces forces armées non rattachées directement au gouvernement.
Insigne du 1° GMR
Le 1er Groupe Mobile de Reconnaissance sorti des rangs de la résistance du Sud Loire, donne ses automitrailleuses Panhard récupérées dans les stocks allemands et vont dans la poche de Falaise pour récupérer des véhicules blindés allemands, le tigre présenté au musée des blindés de Saumur était l’un d’eux.
Début novembre 44, il est décidé de créer un régiment d’artillerie pour soutenir, les régiments d’infanterie. Des résistants de la poche sont réunis avec majoritairement des anciens artilleurs pour constituer le « 20ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire ». Pour équiper ce régiment, les canons sont récupérés à 300 km à la ronde, ces derniers sont majoritairement des canons 75 PAK40 et des 105 mm allemands. Ce régiment fut en place le 15 décembre 1944.
Au-dessus de la Vilaine, est constitué le « 4ème Régiment Fusiliers Marins » regroupant tous les anciens marins ayant combattu dans les rangs des FFI, venant de toute la France.
En février 1945, le «67ème régiment d’infanterie » de Soisson arrive en renfort sur la poche, il est composé d’ancien résistants équipés de façon hétéroclite avec du matériel récupéré.
Le 3 mars 1945, le « 1er et le 5ème BCP » partent des Vosges pour la Poche. Ils constituent la « 4ème demi-brigade de Chasseur à pieds ». Ils arrivèrent à Redon le 3 mars. Le « 17ème BCP » déjà présent sur le front leur est rattaché.
En avril 1945, ces régiments, excepté le « 4ème Régiment de Fusiliers Marins », sont regroupés au sein de la « 25ème Division d’Infanterie », le « 4ème RFM » est lui rattaché à la « 19ème DI » qui s’occupe principalement de la poche de Lorient. Les régiments de la « 25ème DI » reçurent leurs étendards le 2 avril 1945 à la Concorde, des mains du Générale De Gaulle.
La 4ème division blindée de l'armée des États-Unis était une division blindée de l'armée de terre qui a accompli une brillante carrière sur le théâtre européen de la Seconde Guerre
mondiale. Cette division a débarqué en Normandie à Utha beach le 11 juillet 1944 et a commencé à combattre le 17 juillet en participant à « l’opération Cobra » qui est le nom
de code de l'offensive américaine menée dans le Cotentin pendant la bataille de Normandie afin de s'ouvrir la route de la Bretagne, et d'enfoncer les lignes de défense allemandes. (La concentration de forces suivie d'une projection soudaine évoque l'image de la brusque détente d'un serpent cobra). Après avoir contourné Rennes, qu’elle laisse à l’infanterie, le général S. Wood lui fait prendre la direction d’Angers et ceci malgré les ordres qui sont de prendre Quiberon. Le 4 Août, il est rappelé à l’ordre et il doit renvoyer ses chars vers Vannes et Lorient. Malheureusement les allemands ont profité de ce retard pour se reformer. Les américains ne pourront plus réussir à prendre ni St Nazaire ni Lorient. La 4ème division blindée restera jusqu’au 15 août pour stabiliser le front de la poche puis ensuite est dirigée vers l’Est de la France. Suite à l’offensive allemande des Ardennes, la division pris la direction du Nord-Ouest de la Belgique, elle fut la première à rejoindre la 101 Airborne à Bastogne. Suite à cela la 4ème division blindée traverse la Moselle et le Rhin fin Mars 1945 et capture Lauterbach. Le 12 Avril, elle traverse la rivière Saale et avance vers la Tchécoslovaquie où elle finit la guerre le 6 mai 1945.
La 83ème Division d'Infanterie a été créée en septembre 1917 au cours de la Première Guerre mondiale. Après avoir été dissoute en octobre 1919, elle est recréée le 15 août 1942. La 83ème division d’infanterie a débarqué le 18 juin sur la plage d’Omaha. Le 4 juillet, elle participa à des combats très durs, vers Périer, contre la 17ème SS Panzer division et contre les parachutistes du 6ème Fallschimjager régiment, elle perdit 10% de ses effectifs dès le premier jour mais elle prit tout de même Sainteny, le 9 juillet. Après cela elle fut mise au repos avant de participer à l’opération Cobra, le 1er août, pour protéger les flancs du passage vers la Bretagne. En août, elle obtient la reddition de Saint-Malo et libère Dinard, St-Lunaire et Saint Brieuc, capturant plus de 13.000 soldats allemands. Elle remplaça ensuite la 4ème division blindée sur les poches de Lorient et de Saint-Nazaire. Elle prend aussi la charge de tenir la vallée de la Loire, en menant des patrouilles le long de la Loire. A Beaugency, elle reçut la reddition de la colonne Elster composée de 20.000 allemands.
A la fin de septembre elle repart et entre dans le Luxembourg. Elle réduit de nombreuses poches de résistance et se positionne le long de la Sauer et de la Moselle. Au début de décembre la division relève la 4ème division d’infanterie US au Nord-Ouest de la Forêt de Hurtgen. Elle nettoya ce secteur du 16 au 26 décembre. Lors de l’offensive allemande des Ardennes, elle est en ligne dans la région de Rochefort pour ensuite attaquer dans le secteur de Lierneux. Fin mars 45, elle franchit le Rhin et prend la direction de l’Elbe. En avril, elle établit une tête de pont au-delà de ce fleuve à environ 80 Km de Berlin. Elle fut la première unité américaine à contacter les troupes soviétiques. Elle participa à l’occupation de l’Allemagne.
La 94ème division d'infanterie de l'armée des États-Unis était une unité de l'armée des États-Unis lors de la Première Guerre mondiale, et fait partie de l'Armée de réserve des États-Unis de 1921 à 1942. Elle devient une unité active lors de la Seconde Guerre mondiale. La 94ème division d’infanterie a débarqué le 8 septembre 1944 sur la plage d’Utha pour remplacer la 83ème
division d’infanterie autour des poches de Lorient et de St Nazaire. Elle fit subir aux allemands 2.700 pertes et fit 566 prisonniers avant d’être relevée pour le nouvel an. Elle fut envoyée dans le triangle Saar-Moselle face à la ligne Siegfried (ligne de défense allemande face à la ligne Maginot française). Le 14 janvier 1945, elle lance son offensive, s’emparant de Tettingen et de Butzdorf. Le jour suivant, elle nettoie la région de Nennig Berg-Wies. Les jours suivants, des contrattaques violentes font que Butzdorf et la majeure partie de Nennig ont changé de nombreuse fois de main avant d’être définitivement acquise par cette division. Elle continua son avance jusqu'à la fin du conflit. Elle fut ensuite employée comme troupe d’occupation à Krefeld puis en suite dans la région de Dusseldorf.
La 66ème division d’infanterie traversa la Manche, le 24 décembre 1944, en direction de Cherbourg à bord de deux navires belges le Chesire et le Léopoldville. Malheureusement ce second navire fut touché par une torpille du sous-marin U486, ceci tua
14 officiers et 748 hommes et causa la perte de beaucoup de matériel. Suite à cela, elle fut envoyée prendre position autour des poches de Lorient et de St Nazaire, où elle fut ré-équipée. Elle reçut la reddition de la poche de Lorient le 10 mai 1945 et de celle de Saint-Nazaire le 11 mai 1945. Suite à quoi elle fut envoyée en Allemagne pour occuper Koblenz à partir du 20 mai.
Août 1944 : Le 12 août la ville de Nantes est libérée. Les Allemands se replient au sud et à l’ouest de Nantes derrière les ponts sur la Loire qu’ils ont fait sauter. Les troupes allemandes refluent de l’Est de la Bretagne vers la Poche de Saint-Nazaire. L’ensemble des unités allemandes sont représentées dans ces colonnes qui ne ressemblent plus à l’armée allemande victorieuse de 1940, les hommes sont transportés dans des charrettes à bras ou tirés par des chevaux, seuls les officiers arrivent encore à bénéficier de véhicules à moteur, aucun des fameux panzers allemands n’entre dans la poche. Ces hommes sont démoralisés et ne représentent qu’une faible masse de résistance.
La forteresse allemande se referme avec des soldats de toutes les armes. Leur valeur est inégale, il y a de nombreux soldats ayant déjà fait la guerre de 14/18, des malgré nous (alsaciens et lorrains), des soldats Polonais et d’Union Soviétique à qui on a laissé le choix entre « mourir dans les camps de prisonniers ou se battre dans les rangs de l’armée allemande », du personnel administratif et technique, des marins débarqués et les parachutistes allemands reconnus comme étant d’excellents soldats. Ces derniers seront d’ailleurs utilisés dans le secteur le plus dangereux entre le canal de Nantes à Brest et la Loire.
Le répit laissé par les américains qui ont décidés de ne pas attaquer la Poche permet à l’état-major allemand de reformer des unités combattantes de bon niveau.
L’artillerie allemande sur le front de la Poche est jugée insuffisante. Il est décidé de rendre mobile de très nombreux canons fixés sur les bateaux ou installés dans des blockhaus sur la côte. L’armement léger est amélioré par la liaison aérienne réalisée entre l’Allemagne et l’aéroport de La Baule qui permit également le transport d’hommes et de courrier dans les deux sens dans des avions de transport Heinkel He111H. Ces avions rapportent même à Noël une maquette de V2 pour entretenir le moral des troupes à Saint-Nazaire. Certains officiers allemands croient encore, en effet, la victoire possible grâce à la mise au point d'armements nouveaux, dont Berlin fait miroiter la création. La publication du journal de propagande de la Forteresse de Saint-Nazaire « Die Festung », entretient également l'illusion d'un retournement de situation, notamment pendant la contre-offensive des Ardennes, et vante l'héroïsme des défenseurs de Saint-Nazaire. Le moral des soldats de l’armée d’occupation n’est cependant pas égal. Des combats entre les Osttruppen (soldat d’origines Russes et Géorgienne) et des soldats allemands ont lieu à Herbignac pendant la nuit du 15 août.
Septembre 1944 : Du 3 au 4 septembre, plus de 300 Ostruppens se rendent aux FFI de La Montagne (près de Nantes), qui les traitent dignement, ceci rassure les autres candidats à la désertion. Par la suite la majeure partie des Osttruppen présente sur la poche est désarmée pour former des groupes de travailleurs. Le problème du ravitaillement alimentaire des allemands dans la Poche est posé et conduit à un accord avec les autorités françaises de la Poche : contre les réquisitions des productions agricoles prévues aux unités du ravitaillement allemand, toute réquisition arbitraire est interdite. Le second problème de ravitaillement est l’énergie. Pour économiser ses faibles ressources, l’éclairage pour la troupe est limité à deux jours par semaine plus le dimanche pour les soldats au repos. L’essence est réservée aux voitures de l’état-major, les camions circulent, eux, au gazogène.
Février 1945 : Il n’y a plus de soldats allemands sur le sol français… Hormis dans les « poches » qui représentent 1% du territoire.
Mai 1945 : Capitulation allemande. Le 8 mai : capitulation de la poche de Saint-Nazaire, la reddition est signée. Le 10 mai les Allemands se constituent prisonniers dans la poche de Saint-Nazaire et libèrent les routes d’accès pour les libérateurs. Ce n’est que le 11 mai le général allemand JUNCK remit son arme personnelle au général américain KRAMER en présence du général français CHOMEL.
130.000 civils sont empochés avec les allemands, ils se surnomment eux même les pochards. Ces civils qui ont déjà vécu 4 ans d’occupations vont subir 9 mois supplémentaires et être les derniers européens à être libérés.
Les réquisitions allemandes laissent peu de nourriture aux civils, le secteur côtier passera trois semaines sans pain. La pénurie est renforcée par le couvre-feu et la division en trois zones de la poche de St Nazaire, ce qui rend difficile les déplacements pour le ravitaillement qui se réalise par le troc. Il n’y a pas que le manque de nourriture qui est difficile, le manque d’essence, de charbon, d’électricité ou d’autres énergies est difficile car l’hiver 44/45 est très rude.
Le système « D » est utilisé : la tourbe est réutilisée comme combustible, tous les morceaux de bois inutiles, voir même des meubles, sont brulés, des bougies sont faite dans des pompes à vélo. Les allemands eux-mêmes missionnèrent des civils via les mairies pour abattre des arbres, dont les 2/3 sont réservés à l’occupant.
Les allemands réquisitionnent aussi les vélos, les pneus non utilisés (les empochés remplaceront les leurs avec des morceaux de pneu de voiture attachés avec du fil de fer, en faisant des chapelets de bouchons de liège tenue par du fil de fer, des morceaux de vieux tuyaux d’arrosage), d’autres réquisitions diverses furent réalisées.
Pour pallier à ces pénuries, des évacuations à pied sont organisées entre le 5 et le 9 septembre puis des trains d’évacuation sont mis en place avec l’aide de la croix rouge. 7 000 civils furent évacués du 23 au 28 octobre par 6 trains. De nouvelles évacuations par train eurent lieu en janvier; Des évacuations sauvages eurent lieu par des civils qui franchissent les lignes. L’ensemble des évacués sont filtrés à leur arrivée pour séparer les collaborateurs des autres civils, les services de renseignements interrogèrent aussi les évacués pour obtenir des informations sur le dispositif allemand. Les réfugiés apprennent aussi que les empochés sont considérés comme étant des collabos.
La réquisition des postes radio crée le lit des bobards, certains arrivent à obtenir des informations par des postes à galène, à Paimbœuf, les usines S.T.A.C. possèdent un groupe électrogène clandestin. Ces informations sont écoutées sur la radio et sont ensuite dactylographiées et circulent clandestinement. Trois groupes au nord de la Loire éditent également un journal clandestin sur les informations venues de l’extérieur. Des journaux, quasi quotidiens, sont produits à l’usine de Trignac par l’équipe de M. LEFEUVRE et à Guérande par la jeune Madeleine GOUGEON, ils sont baptisés « Radio-espoir ». A La Chapelle des Marais, où l’électricité pour le poste T.S.F. est fournie par une dynamo de vélo, le journal rédigé par Jean DRENO est appelé « Radio-pédale ».
Pour solutionner le problème du ravitaillement, des trains de ravitaillements sont mis en place, sous l’égide de la croix rouge, les américains n’ayant émis la seule condition que la nourriture ne soit distribuée qu’aux civils. Le premier train de ravitaillement rentra dans la poche le 30 décembre 1944. La nourriture est vendue aux civils contre les tickets de rationnement correspondants au produit fournit. Lors du retour des trains de ravitaillement de mars et avril, de nouvelles évacuations furent réalisées.
Un autre bien vient à manquer dans la poche : les timbres. Ces derniers, restés à l’effigie du maréchal jusqu’au mois de janvier à La Baule, sont remplacés dans cette commune par une machine à affranchir des chantiers de Penhoët.
A partir de mars, des timbres spécifiques à la poche sont émis par la chambre de commerce. La poche de St Nazaire s’est formée pendant les vacances scolaires et les cours n’avaient pas repris. Le 10 octobre le directeur de l’enseignement interdit la reprise des cours pour éviter de mettre en péril les enfants. Le 8 janvier 45 les cours reprennent dans des cafés et des granges, ils durent 6 heures par semaine et sont donné par des curées ou des bénévoles. Le 11 mai la poche est libérée de l’occupation, mais la libre circulation ne revint que le 9 juin 1945.