Execution du colonel HOTZ et les 50 otages

Suite à l’invasion de l’URSS par l’armée allemande, le 22 juin 1941, le parti communiste français qui n’encourageait pas la résistance à l’occupant mais plutôt au gouvernement de Vichy ; officialise la lutte contre l’occupant et encourage même les attentats contre les soldats allemands en visant en priorité les officiers. Dans ce nouveau cadre des membres de l’Organisation Spéciale (branche armée du PCF) composé de Gilbert BRUSTLEIN, Spartaco GUISCO ancien des brigades internationales et le très jeune Marcel BOURDARIAS, sont envoyés de Paris pour mener des opérations sur Nantes. Ils sont accueillis par le groupe PCF de Nantes, qui leur fourni les informations et les structures d’accueil.

Gilbert BRUSTLEIN

Spartaco GUISCO

Marcel BOURDARIAS


Le lundi 20 octobre 1941, les trois hommes se réunissent au pied de la butte Ste Anne et posent des explosifs sur les rails. Ils explosèrent à 5h50 sans faire dérailler de convoi. BOURDARIAS reste sur le site pour surveiller le piège pendant que GUISCO et BRUSTLEIN partent vers le centre-ville pour exécuter un officier allemand le plus gradé possible. A 7h30 ils arrivent devant la cathédrale de Nantes à côté de la Kommandantur. Là ils trouvent deux officiers allemands, un Lieutenant-Colonel et un Capitaine, se sont respectivement le Felkommandant de Nantes Karl HOTZ et son officier d’ordonnance le capitaine SIEGER. HOTZ est un ancien ingénieur ayant participé au couvrement de l’Erdre, c’est un francophile passionné par Nantes Au niveau du n°1 rue du roi Albert, 

Photo du corps du Colonel HOTZ
Photo du corps du Colonel HOTZ

BRUSTLEIN abat HOTZ de deux balles de 6,35 mm alors que l’arme de GUISCO s’enraye sauvant SIEGER qui voit les deux attaquants. Les résistants fuient sur PARIS, GUISCO et BOURDARIAS furent arrêté respectivement le 10 février 1942 et le 05 janvier 1942, pour une affaire totalement différente.

Ils furent torturés et condamné à mort lors du procès de la maison de la chimie. Ils furent exécutés au mont Valérien le 17 avril 1942. BRUSTLEIN ne fut pas arrêté et fut désavoué par le PCF, il réussit malgré tout à rejoindre la

France libre via l’Espagne.Les autorités allemandes sur ordre expresse d’Hitler ordonnèrent l’exécution immédiate de 50 otages, le 22 octobre 1941, ils furent en fait 48 (27 communiste internés au camp de Choisel à Châteaubriant choisis par le ministre de l’intérieur PUCHEU, 16 résistants nantais au Terrain de Bêle à Nantes et 5 résistants nantais internés au fort de Romainville exécutés au Mont Valérien).

Affiche commune de la mairie de Nantes et de la préfecture.

Les autorités allemandes offrirent

1.5 millions de francs, dans le même temps la mairie rajoutait une prime de 200 000 Frs et le gouvernement de Vichy 500 000 Frs. La réaction des autorités françaises et des gouvernements mondiaux (ROOSEVELT, ….) ainsi que le témoignage d’une restauratrice de Nantes, firent que les allemands repoussèrent la

Affiche annonçant l'exécution des 50 otages


seconde exécution de trois jours. Le 27 octobre, ils décidèrent de la reporter sine-die.

Le général DE GAULLE fit une allocation à la BBC, le 23 octobre 1941, ordonnant de ne plus tuer de soldats allemands sur le territoire français tant que le rapport de force était trop en faveur pour les allemands.

Prospectus reproduisant l'allocution du président ROOSEVELT au sujet de l'exécution des otages.


Liste des fusillés :

27 personnes fusillées à la carrière de la Sablière.

  • Auffret Jules, 39 ans, ouvrier gazier, de Bondy, conseiller général communiste de la Seine.

  • Barthélémy Henri, 58 ans, de Thouars, retraité de la SNCF, militant communiste.

  • Bartoli Titus, 58 ans, de Digoin, instituteur honoraire, militant communiste.

  • Bastard Maximilien, 21 ans, de Nantes, chaudronnier, militant communiste.

  • Bourhis Marc, 44 ans, de Trégunc, instituteur, militant communiste trotskiste.

  • David Émile, 19 ans, de Nantes, mécanicien-dentiste, militant communiste.

  • Delavacquerie Charles, 19 ans, de Montreuil, imprimeur, militant communiste.

  • Gardette Maurice, 49 ans, de Paris, artisan tourneur, conseiller général communiste de la Seine.

  • Granet Désiré, 37 ans, de Vitry-sur-Seine, secrétaire général de la Fédération CGT des papiers et cartons.

  • Grandel Jean, 50 ans, employé des PTT, maire communiste de Gennevilliers, conseiller général communiste de la Seine, secrétaire de la Fédération postale de la CGT.

  • Guéguin Pierre, 45 ans, de Concarneau, professeur, maire communiste de Concarneau et conseiller général du Finistère, communiste critique : refuse d'accepter le pacte germano-soviétique et rompt avec le PCF, puis se rapproche des trotskistes.

  • Huynh Khuong An dit « Luisne », 29 ans, de Paris, professeur, militant communiste.

  • Kérivel Eugène, 50 ans, de Basse-Indre, capitaine côtier (marin pêcheur), militant communiste.

  • Laforge Raymond, 43 ans, de Montargis, instituteur, militant communiste.

  • Lalet Claude, 21 ans, de Paris, étudiant, dirigeant des Jeunesses communistes.

  • Lefebvre Edmond, 38 ans, d'Athis-Mons, métallurgiste, militant communiste.

  • Le Panse Julien, 34 ans, de Nantes, peintre en bâtiment, militant communiste.

  • Michels Charles, 38 ans, de Paris, ouvrier de la chaussure, député communiste de la Seine, secrétaire de la Fédération CGT des cuirs et peaux.

  • Môquet Guy, 17 ans, de Paris, étudiant, militant communiste, fils du député de la Seine Prosper Môquet.

  • Pesqué Antoine, 55 ans, d’Aubervilliers, docteur en médecine, militant communiste.

  • Poulmarc'h Jean, 31 ans, d'Ivry-sur-Seine, secrétaire général de la Fédération CGT des produits chimiques, militant communiste.

  • Pourchasse Henri, 34 ans, d'Ivry-sur-Seine, employé de préfecture, responsable de la Fédération CGT des cheminots, militant communiste.

  • Renelle Victor, 42 ans, de Paris, ingénieur-chimiste, militant communiste, créateur du syndicat des techniciens des industries chimiques.

  • Tellier Raymond, 44 ans, d'Amilly, imprimeur, militant communiste.

  • Ténine Maurice, 34 ans, d’Antony, docteur en médecine, militant communiste.

  • Timbaud Jean-Pierre, 31 ans, de Paris, mouleur en bronze, secrétaire général de la Fédération CGT de la métallurgie, militant communiste.

  • Vercruysse Jules, 48 ans, de Paris, ouvrier du textile, secrétaire général de la Fédération CGT des textiles, militant communiste.

 

16 personnes fusillées au champ de tir du Bèle, à Nantes

  • Allano Maurice, 21 ans, de Nantes, soupçonné de résistance (violences contre un soldat allemand).

  • Birien Paul, 50 ans, de Nantes, voyageur de commerce, ancien combattant, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).

  • Blot Joseph, 50 ans, de Nantes, ancien combattant, vice-président des marins combattants, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).

  • Blouin Auguste, 57 ans, de Nantes, voyageur de commerce, ancien combattant, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).

  • Carrel René, 20 ans, de Nantes, militant communiste, soupçonné de résistance.

  • Creusé Frédéric, 20 ans, de Nantes, soupçonné de résistance, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).

  • Dabat Michel, 20 ans, de Nantes, action de Résistance : installe, en compagnie de Christian de Mondragon, un drapeau français au sommet d'une des tours de la cathédrale, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).

  • Fourny Alexandre, 43 ans, de Nantes, avocat, conseiller général, ancien adjoint au maire de Nantes, ancien combattant, chevalier de la Légion d'honneur, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).

  • Gil Joseph, 19 ans, de Nantes, militant communiste, soupçonné de résistance.

  • Glou Jean-Pierre, 19 ans, de Nantes, soupçonné de résistance (jugé le 8 août 1941).

  • Grassineau Robert, 34 ans, de Nantes, communiste, soupçonné de résistance.

  • Grolleau Jean, de Nantes, 21 ans, soupçonnés de résistance.

  • Ignasiak Léon, 22 ans, de Saint-Herblain, communiste, soupçonné de résistance.

  • Jost Léon, 57 ans, directeur de la fabrication et du personnel de l'usine LU de Nantes, président des Associations d'anciens combattants et victimes de la guerre de la Loire-Inférieure, commandeur de la Légion d'honneur, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).

  • Le Moal André, 17 ans, de Saint-Nazaire, violences contre les soldats allemands, soupçonné de résistance.

  • Platiau Jean, 20 ans, de Nantes, soupçonné de résistance, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).

 

5 personnes fusillées au fort du Mont-Valérien

  • Caldecott Hubert, 35 ans, de Nantes, membre d'un réseau de Résistance.

  • Hévin Marcel, 35 ans, de Nantes, membre d'un réseau de Résistance.

  • Labrousse Philippe, 32 ans, de Saint-Nazaire, membre d'un réseau de Résistance.

  • Ribourdouille André-Charles, de Nantes.

  • Saunier Victor, de Nantes.